Aujourd’hui la plupart des commentateurs se réjouissent de voir les européens durcir le pacte de stabilité et rendre obligatoire l’examen des budgets nationaux au niveau européen avant même leur adoption définitive par les Parlements.
La situation est surréaliste car, dans la pratique, il n’y a jamais eu aussi peu de coordination entre les différents pays. En un mot, faites ce que je dis, pas ce que je fais.
En témoigne le plan d’austérité drastique adopté par le gouvernement allemand. Alors même que ce pays devrait relancer sa machine économique, il fait exactement l’inverse aggravant un peu plus les difficultés du continent.
On ne peut pas en effet demander aux pays du sud de restreindre leurs dépenses pour regagner de la compétitivité, si les pays les plus prospères poursuivent leur course sans fin vers la rigueur. Le chacun pour soi l’emporte totalement et personne n’ose dire à l’Allemagne que, par manque de solidarité, elle est en train volontairement ou involontairement de tuer l’euro.
Ce que j’avais annoncé dans mon discours à l’Assemblée Nationale lundi dernier se déroule implacablement sous nos yeux. Les pays du sud et la France ne pourront pas honorer les objectifs qu’ils se fixent et l’Allemagne ne voudra à aucun prix assumer les devoirs d’une monnaie unique dont elle a tant profité ces dernières années.
Les banques s’inquiètent de plus en plus, le marché interbancaire est gelé et l’euro ne peut que poursuivre sa chute jusqu’à l’explosion en vol.
La seule incertitude reste le moment : quand ? Affaire à suivre…
NDA